Point GPS Lieu Puerto Ayacucho
Longitude 67°37 Ouest Altitude 90m Date 5 Août 2000
Latitude 05°30 Nord Température 36°C N° de Page 7

Les héros sont fatigués

 Après 10 jours de lutte au fin fond de l’Amazonie, nous avons fait une découverte très importante pour tous ceux qui voudront emboîter nos pas… Les animaux les plus dangereux de l’Amazonie ne sont pas, par ordre aléatoire : les anacondas, les piranhas, les caïmans,… Ce sont les Jejenes (puri-puri).

 Fiche descriptive du fauve : noir, de grands yeux cruels, un long nez à tête chercheuse,… pour seulement 2,5mm de long. Attirés par le sang, ils ont eu notre peau. Sur une main, on a compté plus de trente piqûres, je ne parle pas des autres endroits du corps.

 Maintenant que nous avons dit tout le mal que nous pensons de ces bestioles qui nous ont quelque peu gâché la vie, nous allons pouvoir commencer le récit d’une aventure hors du monde.

 Puerto Ayacucho

C’est la porte principale pour entrer en Amazonie Vénézuélienne par le fleuve Orénoque. Cette ville n’a que très peu d’intérêt mais c’est un passage obligé pour tous les gens qui vivent et travaillent dans cette région. Seul le marché d’artisanat indien a retenu notre attention.


 Notre première embarcation sera une longue pirogue de 17 mètres, un Bongo. La fabrication reste traditionnelle : tronc d’arbre évidé et étiré à chaud, toit en palme pour se protéger du soleil et des nombreuses averses,…seules concession à la modernité : quelques clous et le moteur.

 Lentement nous remontons le fleuve. La saison des pluies fait monter le niveau de l'eau de plusieurs mètres. Sur les rives, les arbres sont les pieds dans l’eau. La navigation est très difficile. Sans une connaissance parfaite du fleuve, on risque de s’échouer sur des hauts fonds ou de heurter des arbres immergés. Avec le courant et les tourbillons, cela peut être fatal.


 Le Bongo procure un véritable confort qui permet de profiter pleinement du paysage. Comment le décrire ? Les arbres rivalisent d’ingéniosité pour être plus haut que leurs voisins et profiter du soleil. Certains lancent des sortes de lianes en direction du fleuve pour avoir plus d’eau,…De nombreuses espèces se côtoient pour former une véritable harmonie. Il n’y a pas de mots pour exprimer nos sentiments, alors place aux photos…


 Quelle est la place de l’homme dans cette région ?

Les villages fabriqués récemment en ciment et en tôle ondulée, sont laids et les maisons se transforment en véritable four sous l’action du soleil. Traditionnellement, les Indiens utilisent les matériaux trouvés dans la nature (voir la page sur l’habitat indien) et leurs villages s’harmonisent parfaitement avec l’environnement en les protégeant de la chaleur. 

L’Amazonie est la terre des indiens.

 Nos journées sont ponctuées de rencontres avec différentes communautés indiennes et de parcours en forêt. Ainsi nous avons fait une ascension de plusieurs heures de la montagne sacrée des indiens : départ les pieds dans l’eau avec traversée des parties les plus profondes sur de minuscules ponts en rondins de bois, long parcours en sous bois avec la chaleur et l’humidité et enfin le sommet sous un soleil de plomb. La vue sur la forêt Amazonienne est fantastique. Il faut déjà redescendre avant la nuit.