Point GPS Lieu Puerto Ayacucho
Longitude 67°37 Ouest Altitude 90m Date 7 Août 2000
Latitude 05°30 Nord Température 38°C N° de Page 11

Moral des troupes

 Derrière une aventure aussi exceptionnelle, il ne faut pas oublier qu’il y a des hommes qui souffrent (parfois des femmes après notre passage).

 Aussi, nous avons décidé de vous montrer les coulisses de l’exploit : Ceux que cela n’intéresse pas peuvent passer directement aux pages suivantes pour voir les filles en string de Puerto la Cruz.

 Bien sur, nous savions qu’une expédition en Amazonie serait dure, mais à ce point !!!

 Citons dans l’ordre d’apparition dans notre tête, les problèmes majeurs que nous avons rencontrés :

1/ Dans la  pirogue de 17 mètres, le sol était en bois… bien trop dur pour nos siestes de plusieurs heures.

2/ Dans le canot rapide, plus moyen de s’allonger. De plus nous disposions de seulement 2 coussins par personne. Au bout de 10 jours, nous ne pouvions plus nous asseoir.

3/ Pour la nuit, pas d’hôtels climatisés. Pour la douche, notre orage quotidien (saison des pluies oblige)… pour dormir, un hamac. Déjà, vous rêvez du confort et du doux balancement du hamac…

Que celui qui trouve que dormir dans un hamac est confortable nous mail tout de suite les coordonnées du fabricant ! En réalité, dès que l’on croit trouver la position idéale, de nouvelles douleurs, inconnues à ce jour, apparaissent dans différents endroits de votre corps dont vous ne soupcionnez même pas l’existence.

4/ Le matin, dans n’importe quel village français, les coqs font « Cocorico » au lever du jour. Ici, les coqs, même indiens, chantent à 2 h du matin en faisant « Kikirikiki ». Après que l’idée de les assassiner nous ait traversé l’esprit, nous avons pris conscience de notre erreur : En tenant compte du décalage horaire, ils chantent à la même heure que les coqs français. Pour eux, nous étions la référence.

5/ Le plus incroyable : malgré la chaleur, les efforts, le sport, on ne peut pas y croire ! Il n’y avait pas de pressing. Les conséquences sont extrêmement graves : 1er jour, nous avons changé 6 fois de tee-shirt (comme tout homme civilisé) ; 2° jour, 2 fois ; 3°jour, nous avons enfilé le dernier, non sans une certaine angoisse ; 4°jour, nous l’avons gardé ; 5°jour, on ne pouvait plus le retirer tellement il collait. Nous étions obligés de le laver directement sur nous… Ne parlons pas de la suite, les âmes les plus sensibles ne résisteraient pas à la description.

6/ Alain, un ami (ex ?) à moi (Jeff, l’auteur de ce texte), que j’ai eu la chance d’avoir comme compagnon dans cette aventure, m’a affirmé, trois livres à la main, que nous allions mourir de chaud en Amazonie. Je ne sais plus qui a dit : méfiez-vous de vos amis…, il devait le connaître. Car après avoir laissé nos affaires les plus chaudes à Puerto Ayacucho, nous nous sommes belle et bien gelés toutes les nuits pendant 10 jours. Avantage, la laine polaire est propre pour le retour.

7/ En dernier, mais uniquement parce que mes 2 compagnons m’y obligent, il faut préciser que nous n’avions  pas de la Polar tous les jours. Certains ont souffert,… surtout moi.

 

 PS : MÊME PAS PEUR : pour le retour, un avion est venu nous chercher. Nous avons du retenir Daniel qui repartait en courant vers la pirogue. Dans une de ses nombreuses vies antérieures, il a été mécanicien. Alors, pour lui, de voir la moitié des boulons de l’avion dévissé, et une énorme fuite d’huile sur un des moteurs provoquait une peur panique. Nous lui avons expliqué qu’il y avait 2 moteurs, flat-twin, refroidit par air, comme les motos BMW. Nous pensons avoir réussi à le convaincre, pourtant pendant tout le vol il parlait d’huile d’olive ?